Les normales saisonnières

« Nous sommes aujourd’hui 3 à 4 ° en dessous des normales saisonnières… »

La dame de la météo fait de sa chronique pluri journalière, un anxiogène permanent.

Soit on est en dessous des normales saisonnières et on est persuadé qu’il y a un ours polaire en train d’hiberner sur la pelouse devant la maison, soit on est au-dessus des dites normales et on voit déjà la montée des eaux envahir le potager.

Normal est issu de norme qui vient du latin norma signifiant la règle, l’équerre, mais aussi l’état habituel, la fameuse norme.

Les normales saisonnières sont des valeurs qui se rencontrent dans la majorité des cas. Si c’est la majorité des cas, c’est que l’on sous-entend qu’il y a des écarts, vers le haut ou le bas.

Au-dessus ou en-dessous, nous sommes hors norme ! Et là arrive l’angoisse.

Les normes sont-elles normales ?

Eh bien, pas d’affolement. Les normes vont changer puisqu’elles sont basées sur des habitudes. Dans trente ans on ne sera plus qu’à un degré en dessous des normales de saisons. Ou pas… Pas de quoi fouetter un thermomètre.

De toute façon il n’y a plus de saison ma bonne dame ! Puisqu’on est tous les jours hors normes ! Ce qui me fait m’interroger sur la notion de normalité dans les temps qu’il fait… ce qui m’interroge encore plus c’est le fait qu’on en fasse toute une histoire.

Lorsque j’étais enfant, je savais que si le vent du matin en partant à l’école était doux et venait de l’Ouest, il me fallait prendre le K-way. Si le soleil était rouge le soir, le vent allait se lever. Et on ne s’en souciait guère. Vous savez quoi ? On trouvait normal !

Il n’y a plus de saison ? il n’y en a jamais eu. Ou plutôt il y en a, mais on ne peut pas les mettre dans des boites. La saison est par essence changeante. Et ce n’est pas un algorithme qui me dira si demain je prends mon parapluie.

Le « 4 saisons de la vie » l’a dit

Les saisons du jardinier sont bien plus nombreuses que 4. La vie de l’homme est rythmée par 4 saisons, celles du jardinier, par une multitude, aux dates incertaines. La saison de planter les fraises, la saison de semer les petits pois, la saison de ramasser les kiwi… et chaque région, chaque terroir à SA saison. Saison est synonyme d’époque avec une certaine idée vagabonde sur le début et la fin. C’est un peu comme les Cévennes… ça commence à peu près par là et ça fini environ vers là-bas…

En tout cas il y a bien une saison qu’il ne faut pas louper, c’est toujours à peu près vers la fin février et le milieu du mois d’avril ! Vous avez compris que je parle du début du printemps…

Voilà voilà, on parle de saison mais il est vrai que ce n’est pas vraiment simple de s‘y retrouver . Alors je vais vous donner mes définitions des saisons.

Le « Coucou », la primevère qui annonce le printemps, l’une des saisons tant attendue et parfois redoutée par ses caprices météorologiques

Je vous livre mon calendrier complètement personnel et aléatoire que vous adapterez :

Mes saisons

Le début du printemps : quand les feuilles apparaissent et que les gelées sont encore à craindre (entre fin février et début mai)

La fin du printemps : quand les gelées ne sont plus à craindre sauf cas exceptionnels (entre fin avril et début juin)

L’été : quand toutes les feuilles sont sorties, qu’il fait chaud et qu’on pense fortement aux vacances (entre mai et septembre)

L’automne : quand on voit les feuilles changer de couleur, qu’on remet une petite laine, que les hirondelles nous disent au revoir

La fin de l’automne : quand le chauffage fonctionne sans arrêt, qu’il y a davantage de feuilles par terre que dans les arbres (novembre)

L’hiver : entre décembre et le milieu du printemps, quand les jours rallongent mais qu’il fait encore froid… (entre, avant Noël et après Pâques)

Retrouvez mes conseils dans le livre « Mon jardin au service d’une biodiversité équilibrée« h