C’est le printemps et les conseils jardin fleurissent sur la toile. Et c’est tant mieux! Qu’ils soient écrits, ou parlés en atelier, ou en vidéo, les conseils jardin doivent être considérés comme des moments d’apprentissage.
L’apprentissage, c’est quoi ?
Il y a apprentissage, lorsqu’il y a augmentation des connaissances. L’apprenant part d’un certain niveau et doit arriver à un niveau supérieur.
Mais information n’est pas formation. Ce n’est pas parce que je le dis que l’apprenant à assimilé ces nouvelles données. Ce serait trop simple. En général, les apprenants retiennent toujours un peu quelque chose mais doit-on s’en contenter ?
Que ce soit l’apprentissage de la taille du rosier, la plantation des choux ou la fabrication d’un compost, le procédé est le même. Il y a une progression à suivre dans le déroulement de la formation.
L’objectif principal
Sans objectif, on navigue à vue. Le formateur doit être clair dans l’énoncé de son objectif afin de le suivre !
Exemple : être capable de tailler un rosier
Cet objectif porte à discussion. C’est quoi savoir tailler un rosier ? Quel type de rosier ? Pourquoi faire ? Est-ce un taille de formation pour rosier grimpant, un taille de floraison pour rosier non remontant ?
Il faut être plus précis dans son objectif pour que apprenants et formateur soient sur la même longueur d’ondes. Rien ne vous empêche d’avoir plusieurs objectifs dans le même atelier de jardinage. Mais ne mélangeons pas tout.
Une fois l’objectif énoncé, voyons la suite du process
Le niveau des participants
Si vous parlez technique, assurez-vous d’être compris ! Tout le monde ne peut pas vous suivre sur la floraison apicale de l’Hydrangea macrophilla… Mais l’inverse existe aussi. Si votre auditoire est formé de passionnés éclairés, un langage trop simpliste peut ennuyer. Alors comment faire? En testant, en mesurant en quelques minutes les connaissances de chacun afin d’utiliser les mots adaptés, et de donner alors, les explications de base aux personnes qui n’auraient pas les pré-requis pour vous suivre.
Pensez qu’un discours d’un niveau trop haut peut en rebuter certains.
Comment faire pour évaluer le niveau des apprenants ? En posant des questions toutes simples, par exemple pour la taille de floraison du rosier buisson remontant : “savez-vous qu’il existe plusieurs sortes de taille ? Qui peut expliquer ce que remontant veut dire ?…”
Ces questions ont aussi l’avantage de faire participer l’auditoire activement et de “reconnaître” les personnes qui répondent.
L’inconvénient du tutoriel vidéo est de ne pouvoir mesurer le “déjà acquis” des apprenants et donc de partir sur une hypothèse. Combien de tutoriels partent d’un niveau trop élevé, ou utilisent des mots dont on ne connait pas la signification. Ceux-ci ne sont suivis que par des initiés…Dommage.
Vous avez mesuré les connaissances des apprenants. Mon auditoire est hétérogène, qu’est-ce que je fais ?
Le discours adapté
Avec un auditoire hétérogène, il faut composer. Le formateur part du niveau 1, le plus bas, s’assure qu’il est entendu au fur et à mesure de la progression. Il s’appuie sur les acquis des autres afin d’aider les moins connaisseurs. Cela s’avère utile pour la cohésion d’un groupe.
Voyons maintenant la progression de l’apprentissage.
L’avancée par l’essai / erreur
Dans les stages pratiques, la progression par l’essai est indispensable à condition que soit acceptée l’erreur. Si je ne me trompe pas, c’est que je connais déjà et donc il ne peux y avoir d’apprentissage. L’erreur est salutaire, et indispensable. Il faut que tout le monde en soit conscient, que le formateur le dise, l’explique et l’applique. C’est un jeu. J’essaie, ça marche, j’essaie encore et là, je me trompe. Je cherche comment y arriver avec aide ou sans. J’y arrive enfin; j’ai réussi. J’ai augmenté mes connaissances, j’ai donc appris.
L’atelier pratique est réussi, si le formateur a suivi sa progression et que les apprenants ont augmenté leurs connaissances.
Et si tout le monde est heureux de la journée…
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