Avec ça, si vous avez encore du mildiou sur les pommes de terre de votre jardin, essayez les cacahuètes !

Référence : Ministère de l’Agriculture et de l’Aquaculture du Canada

Le mildiou de la pomme de terre est une maladie fongique originaire du Mexique, qui s’est propagée jusqu’en Europe et en Amérique du Nord vers 1845. Le mildiou a causé des épidémies et une famine en Irlande, où la population vivait de la récolte de pomme de terre. Le mildiou de la pomme de terre a été signalé dans les Maritimes entre 1845 et 1847.

Récemment, de nouvelles lignées de la maladie sont apparues aux Maritimes. Ces lignées sont plus agressives que celles qu’on connaissait, puisqu’elles infectent les plants plus tôt dans la saison, causent de plus importants dommages et persistent lors des périodes de temps sec.

Le mildiou est causé par la mycose Phytophthora infestans. Il faut réunir trois facteurs de risque pour qu’il y ait infection :

  1. il faut une source d’infection
  2. il faut une plante-hôte sensible,
  3. et les conditions environnementales doivent être propices.

Sources d’infection

Le mildiou survit d’une saison à l’autre dans des tubercules infectés. Les pommes de terre infectées qui sont entreposées, ainsi que des tubercules infectés qui ne gèlent pas l’hiver dans le jardin ou dans le compost, sont autant de nouvelles sources d’infection. Des tomates infectées, jetées dans le compost à la fin de l’hiver ou au début du printemps, pourraient également constituer une source d’infection si elles ne gèlent pas. Le vent transporte les spores de mildiou vers les nouvelles pousses de pommes de terre ou de tomates. Les spores peuvent être transportées à 80 km ou plus d’une source, mais il est commun qu’elles voyagent de 8 à 16 km.

Plantes-hôtes

Les membres de la famille des solanacées sont sensibles au mildiou. Cette famille comprend les pommes de terre, les tomates et les piments, qui risquent tous d’être infectés par le mildiou. Certaines variétés de pommes de terre sont moins sensibles que d’autres, mais aucune n’est à l’abri de la maladie. Des progrès récents en génie génétique pourraient bientôt nous offrir des variétés améliorées ayant un haut niveau de résistance au mildiou.

Conditions environnementales

Le développement et la propagation du mildiou sont favorisés par des conditions fraîches et humides ou par des périodes de pluie prolongées. Des températures nocturnes de 10 à 15oC, et des températures diurnes de 15 à 20oC, une humidité de plus de 90 % et des précipitations cumulatives de 30 mm ou plus au cours des dix derniers jours, sont des conditions propices au développement et à la propagation du mildiou.

Symptômes

Les spores atterrissent sur les feuilles, les tiges ou les fruits, et infectent le plant s’il est mouillé. On constate l’infection par les lésions qui sont visibles après quatre ou cinq jours. Les feuilles infectées développent des taches aqueuses vert foncé qui s’agrandissent et tournent au brun foncé avec bordure vert pâle. On peut distinguer la région productrice de spores, d’apparence blanche et délicate, à l’extérieur des lésions sur le dessous des feuilles. Dans des conditions de 90 % d’humidité, les spores du mildiou se développent en sept à dix heures. Des lésions foncées avec sporulation blanche apparaissent également sur les tiges, souvent à la base des feuilles.

Les spores de mildiou, lorsqu’elles sont entraînées au soi par de fortes pluies, peuvent infecter les tubercules. Le tissu infecté devient granuleux, de couleur rousse et peut atteindre 2 cm de profondeur. On aperçoit quelquefois une masse de spores blanche sur les tubercules conservés dans un entrepôt très humide.

Des symptômes semblables apparaissent sur les feuilles et les tiges des plants de tomates. La surface des fruits infectés présente d’abord des taches brun pâle, puis les taches s’agrandissent et deviennent plus foncées et plissées. Ces taches surviennent généralement sur le dessus du fruit.

Pour réduire les risques de perte de récolte

N’utilisez pas vos propres pommes de terre ni celles qui proviennent de l’épicerie pour vos semences. Achetez plutôt des pommes de terres de semence inspectées et certifiées.

Les pommes de terre de semence devraient être inspectées avant l’ensemencement, et toute semence présentant des signes de pourriture devrait être rejetée.

Les premières infections de mildiou apparaissent souvent du début à la mi-août. Evitez la maladie en favorisant une récolte précoce :

  • Semez aussi tôt que possible.
  • Plantez des variétés hâtives comme Caribe, AC Chaleur, AC Belmont, Jemseg et Eramosa qui donnent un bon rendement en 60 à 70 jours.
  • Faites germer vos semences a la lumière afin de pouvoir avancer la date de récolte de 2 à 3 semaines.

Ne laissez pas de vieilles pommes de terre ou de vieilles tomates exposées dans un composteur. Enlevez et enterrez les plants qui commencent à croître dans le compost.

Eliminez les repousses, provenant de pommes de terre de l’année précédente, qui ont survécu à l’hiver.

Assurez un milieu aussi sec que possible pour les plants de pommes de terre et de tomates, en favorisant une plus grande circulation d’air :

  • Allouez assez d’espace entre les plants (on recommande au moins 30 cm)
  • Laissez assez d’espace entre les rangs (on recommande environ 122 cm), ou alternez des rangs de pommes de terre avec des rangs de carottes ou d’autres cultures à feuillage réduit.
  • N’arrosez pas les pommes de terre ni les tomates en soirée, puisque les feuilles pourraient demeurer humides toute la nuit.
  • Évitez d’ensemencer les endroits ombragés.

N’utilisez pas trop d’engrais azoté, puisque cet engrais favorise la croissance des feuilles, diminue la résistance aux maladies et retarde la maturation.

Repiquez les tomates aussi loin que possible des pommes de terre dans votre jardin.

Buttez bien les plants de pommes de terre afin de mieux les protéger contre les spores qui pourraient pénétrer le sol et infecter les tubercules.

Si vous choisissez d’utiliser des fongicides sur les pommes de terre et les tomates, des applications hebdomadaires, commencées tôt dans la saison, aideront à retarder les premières infections et à ralentir le progrès de la maladie.

Si votre récolte est infectée de Mildiou

Enlevez les feuilles ou les tiges infectées chaque jour afin de réduire la production de spores et les risques de dissémination. Cette méthode pourrait être efficace si le temps tourne au sec et ralentit la progression de la maladie.

Si vous ne pouvez pas contrôler la maladie, choisissez une journée sèche et ensoleillée où vous enlèverez tous les plants de pommes de terre : pour ce faire, mettez-vous debout, les deux pieds de chaque côté des tiges, et tirez sur toutes les tiges en même temps. Prenez soin de ne pas déterrer les tubercules. Placez les tiges et les feuilles dans des sacs de poubelle que vous fermerez hermétiquement. Les tubercules pourront ainsi demeurer en terre, à l’abri des infections, jusqu’à l’automne. Attendez au moins deux semaines après l’élimination des fanes pour effectuer la récolte.

En remplacement de la bouillie bordelaise qui a des conséquences mauvaises sur la vie du sol en cas d’applications répétées (surtout que le cuivre n’est pas lessivable et que les concentrations dans le sol sont à la longue très importantes), l’utilisation de purins de prêles donne des résultats intéressants.

Et pour continuer la lecture voici ce qui suit d’après une étude sur 4 ans (1999 – 2002) FREDON Nord-Pas de Calais

Pour éviter le mildiou de la pomme de terre :

Avant la plantation :

  • appliquer une rotation de culture de 4 ans
  • supprimer les repousses de l’année précédente. Certaines repousses viennent des épluchures mal décomposées dans le compost. Elles peuvent contenir virus, bactérie et champignon.
  • choisir des plants certifiés
  • choisir des variétés résistantes

Pendant la culture

  • éviter les zones humides
  • privilégier un écartement de 90 cm entre les rangs, éviter les plantations trop denses
  • surveiller la culture, enlever les pieds douteux en les enfermant dans un sac plastique pour ne pas disséminer l’inoculum et les détruire.
  • raisonner la fertilisation : éviter les excès de végétation.

Variétés de pommes de terre résistantes au mildiou :
– Aziza, Ballade, Bondeville, Corolle,Eden, Gasoré, Innovator, Naturella, Raja, Santé.

Variétés moyennement résistantes
– Caesar, Santana,

Variétés sensibles à très sensibles
– Agata, Artémis, Bintje, Charlotte, Chérie, Daisy, Franceline, Russet, Shepody, Victoria

Les traitements contre le mildiou :
En remplacement de la bouillie bordelaise qui a des conséquences mauvaises sur la vie du sol en cas d’applications répétées (surtout que le cuivre n’est pas lessivable et que les concentrations dans le sol sont à la longue très importantes), l’utilisation de purins de prêles donne des résultats intéressants.

 

pomme de terre