Chers(es) lecteurs(trices) cela ne vous a pas échappé nous sommes à la fin octobre et comme chaque année à la fin octobre il y a 2 phénomènes sociologiques à prendre en compte.
Etre à l’heure
Tout d’abord c’était lors de ce dernier week-end d’octobre que l’on a changé d’heure ! Nous avons lâchement abandonné l’heure d’été, le rosé frais sous le mûrier, ou le mojito si l’on préfère, et nous avons reculé nos montres d’une heure parce que le législateur a décidé que nous étions en hiver.
Le rosé laisse la place au beaujolais nouveau. Le bois crépite dans l’âtre et la cigale s’est tue depuis longtemps.
Allô Ween ? ici Trouille
L’autre phénomène de cette fin octobre est cette fête commerciale où l’on s’amuse à se faire peur en portant des masques hideux rappelant la mort et la souffrance pour aller quémander quelque sucrerie au voisin conciliant. Halloween puisque c’est son nom, pourrait être la fête de la fin de l’heure d’été. Comme une danse moqueuse se riant de la froidure arrivée. Le jardinier n’a que faire de ces calendriers qui n’ont rien à voir avec les saisons. L’automne arrive quand on voit les feuilles changer de couleur, que l’on remet une petite laine, que les hirondelles nous disent au revoir. La fin de l’automne, c’est quand le chauffage fonctionne sans arrêt, qu’il y a davantage de feuilles par terre que sur les arbres. L’hiver se situe entre décembre et le milieu du printemps quand les jours rallongent mais qu’il fait encore froid, d’avant Noël et jusqu’après Pâques.
Donc si l’on en croit le calendrier gréco-romain ou celui de la poste si vous en avez encore un, l’automne débute le 23 septembre et finit le 21 décembre. Pour nous ici dans les Cévennes il y a l’été puis la saison qu’on n’aime pas.
Toujours est-il que la pluie de ces derniers jours fut très salutaire pour nos jardins. Alors c’est le moment, de remettre un peu de chauffage, un chapeau de sorcière, une cape noire et d’aller danser dehors sur le tapis de feuilles d’alisier jonchées au sol. Les jeunes filles en fleurs regarderont la citrouille avec des yeux plein d’espoir, des fois qu’elle se transforme en un beau carrosse et qu’en sorte un joli prince charmant. Quelle que soit la saison, laissez la fête vous réchauffer, et comme disait le poète : « mars reviendra, tard, en avance, avant l’hiver sera sa danse. »
Bonjour,
En lisant votre billet, je suis étonnée. L’heure ne devrait-elle pas plutôt au rythme du soleil et de la nature à laquelle, inconsciemment, nous revenons de plus en plus ? C’est vrai qu’il est agréable de profiter de longues journées durant l’été mais pourquoi ne devrions-nous pas nous caler sur le rythme de la nature plutôt que l’inverse ! J’avoue que vos remarques ont eu sur moi un effet de colère : ce n’est pas parce que nous vivons pour la très grande majorité en ville qu’il nous faut oublier nos racines profondes à savoir la vie rurale et ses effets bénéfiques sur l’homme. Comment puis-je accueillir vos livres qui pourtant me semblent intéressants quand je perçois un tel décalage ? Dommage !
Chère Madame,
Je réponds à votre étonnement et voudrais amoindrir le sentiment de colère qui vous anime à la lecture de mon post sur Humeur de Jardinier.
Je dois tout d’abord vous dire que c’est un billet d’humeur et non un réflexion botanique et encore moins philosophique. Dans ce texte je me moque gentiment du calendrier et de ces dates figées, ainsi que du changement d’heure. Mais il n’est nullement question de favoriser l’heure d’été. Et je vous demande de m’excuser si vous l’avez compris dans ce sens. Je voudrais vivre à l’heure solaire, donc ni à l’heure d’été ni à l’heure d’hiver qui est encore une heure en avance sur le soleil. D’ailleurs lorsque je serais à la retraite, dans quelques mois j’espère (avec toujours beaucoup d’occupations) je vivrais à l’heure solaire; J’ai déjà prévenu mon entourage.
Les dates du calendrier sont des repères différents par rapport aux us et coutumes du jardinier, beaucoup plus souple avec les dates. Il se fie à la météo, au calendrier lunaire parfois, aux observations des habitants de son jardin. J’ai dans mon livre « mon jardin au service d’une biodiversité équilibrée » mis mes définitions des saisons. Vous en avez un extrait dans le post : L’automne arrive quand on voit les feuilles changer de couleur, que l’on remet une petite laine, que les hirondelles nous disent au revoir. La fin de l’automne, c’est quand le chauffage fonctionne sans arrêt, qu’il y a davantage de feuilles par terre que sur les arbres. L’hiver se situe entre décembre et le milieu du printemps quand les jours rallongent mais qu’il fait encore froid, d’avant Noël et jusqu’après Pâques.
J’espère vous avoir convaincu que se caler au rythme de la nature est bien l’une de mes préoccupations et qu’il faut parfois oublier le calendrier ainsi que sa montre. Je vous remercie pour votre remarque et l’intérêt que vous portez à Humeur de Jardinier.Bonne fin d’année Cordialement, Daniel