Le thym, le serpolet, la sarriette et la farigoulette, quésaco ?

Ça commence comme une fable de La Fontaine, ou comme un conte pour enfants, et grands enfants. Il était une fois, un thym, un serpolet, une sarriette et une farigoulette dans un jardin d’herbes. Pas d’herbes folles, non ! Des herbes aromatiques, médicinales, des herbes de bonne femme.

Là j’ouvre une parenthèse : herbes de bonne femme vient de bonne FAME, qui a donné fameux, c’est-à-dire, renommé, célèbre.

Ces quatre compagnons du jardin ne demandent pas mieux d’orner vos massifs et de finir après floraison dans une tisanière d’eau à 75°C pour libérer leurs vertus.

Serpolet et farigoulette

Le serpolet et la farigoulette (ou farigoule) sont des thyms (en deux mots! Rien à voir avec l’eau chaude de la tisanière qui auraient fait perdre leur couleur… )

On connaît le Thym Vulgaire, thymus vulgaris, mais un très célèbre thym a droit à un nom français bien à lui, le serpolet ! On l’appelle aussi le thym rampant. Le serpolet est le Thymus serpillum, tapissant, avec une magnifique floraison estivale rose. Très bien pour des rocailles, ou planté dans les murets de pierre sèche.

La farigoulette est le nom occitan du Thymus vulgaris, celui qui pousse dans la garrigue. Pour ceux qui ne connaissent pas la garrigue, c’est plein de cailloux calcaires écrasés par le soleil du midi. C’est magnifique et ça sent super bon…la garrigue! Et l’endroit où pousse le thym, c’est un frigolet, ou frigoulousse, ou friguière…

Le thym, et ses différentes variétés, sont des plantes aromatiques, pleines d’huiles essentielles, ce qui en font des plantes indispensables au jardin.

Le thym (Thymus) est bactéricide, agit en tisane contre les infections respiratoires et calme les nerfs. Comment bien respirer au calme? Avec du thym bien sûr!

Le thym au jardin

Mais avant de finir dans une tasse où ira se perdre une cuillerée de miel, le thym fera son office au potager. Il est réputé pour faire fuir la piéride du chou, ce joli papillon blanc du début de printemps qui vient pondre sous les feuilles de vos Brassicacées, et dont les chenilles vont transformer les feuilles en dentelles d’Alençon.

Il aurait aussi la propriété de faire ressortir les saveurs des plantes environnantes.

Réservez-lui un espace en plein soleil, dans une terre maigre, calcaire. Et variez les plaisirs en jouant avec les espèces qui vous sont proposées dans les bons points de vente. Le serpolet résiste à – 10°C , le thym « vulgaire » à – 15°C 

IL vaut mieux cultiver le thym dans son jardin. Parce que à force de couper ce qui a dans la nature, au moment où les plantes sont en fleur, il y a de moins en moins de graines et donc moins de nouveaux plants. Laissons les plantes à la garrigue et installons des aromatiques au jardin.

Thym, Thymus vulgaris

Thym, Thymus vulgaris

Ma sélection

  • le thym citron: Thymus citriodorus et ses cultivars ‘Aureus’ et ‘Variegatus’
  • le serpolet: Thymus serpyllum et son cultivar ‘Coccineus’ bien rose foncé
  • le thym commun: Thymus vulgaris

Les Thymus peuvent aussi accompagner la sarriette et le romarin. Toutes demandent le même sol et les mêmes soins, c’est-à-dire pas grand chose. Néanmoins, un coup de cisaille  après la floraison, les fait s’étoffer. Attention au romarin qui est beaucoup plus haut (même le romarin rampant) et plus vigoureux.

Thym en fleur

Thym en fleur

La sarriette 

La sarriette est une cousine du thym. Satureia hortensis est celle que vous avez certainement dans votre jardin. Celle-ci est annuelle. La sarriette vivace est Satureia montana. Satureia, fait référence aux Satyres… Bon… On l’appelle aussi en français le poivre d’âne. Eh non, la sarriette n’a rien à voir avec Le Mans! La sarriette vivace résiste à – 20 °C, la sarriette annuelle ne supporte pas les températures négatives.

Autres plantes pouvant aller dans le même biotope, la sauge, la lavande et la santoline et leurs différentes espèces.

Si vous voulez planter en jardinières des aromatiques, voici la meilleure façon d’y arriver.