Pour jardiner au naturel et respecter l’environnement, il y a du purin à faire !

Il est nécessaire d’appliquer des solutions alternatives à l’utilisation de produits phytosanitaires chimiques de synthèse, maintenant interdits dans les jardins. Certaines plantes peuvent remplacer les produits de synthèse et être utilisées comme engrais verts, directement dans le trou de plantation ou en couverture de sol, ou bien encore sous forme de purin, en pulvérisation ou en arrosage.

Qu’appelle-t-on purin ?

Les purins sont des extraits fermentés de plantes qui agissent comme stimulants ou répulsifs et permettent de fortifier les plantes et de les protéger. En effet, les plantes qu’on utilise en purin, en décoction ou en infusion – car selon la plante utilisée, il faut parfois faire bouillir la mixture – sont des plantes riches en oligo-éléments, éléments organiques et éléments minéraux. Les substances présentes dans les plantes se libèrent dans l’eau grâce à la macération et la fermentation.
Les plantes favorites des jardiniers pour fabriquer des purins sont l’ortie, la consoude, la prèle et aussi les fougères. Mais on peut aussi faire des purins de tomate, de rhubarbe, d’armoise, de compost et même de limace !
Prèle et ortie, considérées comme des mauvaises herbes, trouvent là un emploi intéressant pour le jardinier adepte des techniques naturelles.

Pour fabriquer du purin, la recette consiste en général à laisser macérer 1 kg de plantes fraîches hachées grossièrement dans 10 litres d’eau pendant 1 à 2 semaines, selon la température ambiante. Les recettes varient quelque peu selon la plante employée. Le purin dilué à 10-20% peut ensuite être pulvérisé sur le sol et les plantes, ou utilisé pour arroser au pied des plantes.


Quels effets ont exactement les purins sur les plantes ?

Il y a peu d’analyses scientifiques faites à ce jour sur les purins et autres décoctions. Pour déterminer l’action positive des purins, on peut se baser essentiellement sur la longue expérience des jardiniers et sur les études – rares – de certains organismes comme les FREDON, l’INRA etc.
Le purin d’orties, riche en azote, a un effet régulateur sur le fer et l’azote du sol. Selon sa maturité, le purin d’orties a une action fertilisante en stimulant la croissance des végétaux ou une action d’insecticide ou insectifuge avec une macération de moins de 3 jours (avec une macération plus longue, l’effet s’estompe). La prèle, riche en silice, renforce les plantes qui résistent mieux aux maladies cryptogamiques, maladies dues à des champignons microscopiques. La fougère, quant à elle, est un merveilleux insectifuge.

Purin, mode de fabrication

Dans toute fabrication de purin, il est important de respecter les points suivants :
– utiliser de l’eau de pluie et non l’eau du robinet qui contient du chlore ; ou celle du puits si vous en possédez un;
– faire son mélange dans un récipient en bois ou en plastique, mais pas en métal ;
– effectuer une filtration très fine en utilisant un linge pour éviter tout résidu et pouvoir conserver le produit ;
– stocker son purin dans des bouteilles opaques remplies jusqu’en haut (le plus pratique étant d’utiliser des bouteilles de lait en plastique ou en carton d’un litre) et dans un endroit frais.
Il y a néanmoins un inconvénient à fabriquer son purin soi-même, c’est l’odeur due au processus de fermentation. Il s’agit de s’en accommoder.

Si vous ramassez les plantes dans la nature, évitez le bord des routes ou des champs traités.
Le purin de tomate est très intéressant pour ceux qui cultivent un potager : c’est un excellent moyen de recycler les feuilles de tomates après avoir enlevé les gourmands. Le purin de tomate s’utilise en préventif contre les teignes des poireaux, les altises et les piérides du chou et en curatif contre les pucerons.

Utiliser des macérations de plantes, c’est s’engager dans une conduite « naturel » de son jardin. C’est utiliser des alternatives aux pesticides chimiques de synthèse dont les effets secondaires sont parfois dramatiques. C’est aussi faire confiance à la Nature au service de la Nature.

co-rédaction : Myrtille Vanardois / Daniel Lys