7h30. Il fait encore moins sept. Sortir en T-shirt pour ouvrir les volets me fait perdre une quinzaine de calories. Avec ce que j’ai emmagasiné durant les fêtes, je pense que j’aurais du prévoir plus de fenêtres à ma maison ! La soupe et les tisanes s’imposent.

Ce qui me fait penser que je dois avoir sur une étagère mes petites boites où je fais sécher les herbes de Provence. Il est grand temps de m’en occuper.

En ce matin du premier jour de l’année, j’ai envie de soleil et de chaleur. Après avoir retourné l’étagère encombrée, je prends ma pile de boites et dans une cuisine chaude où il reste quelques effluves d’alcool et de chocolat caramélisé, je découvre les senteurs de l’été. Une boite avec les feuilles de romarin, une autre remplie de thym, la troisième pleine de sarriette et la quatrième sent bon la marjolaine. J’ai oublié de faire de la mélisse, tant pis.

Une à une j’effeuille les tiges sèches. Le romarin me pique le bout des doigts. Mais qu’importe. La récolte de cet été me renvoi dans ce jardin qui me donne tant. J’entends le mistral chantonner au sommet des pins, et l’air me réchauffe les poumons. La lumière éclatante me pique les yeux.

Les quatre tas de feuilles sont d’inégales hauteurs. Je sépare le romarin en deux, la moitié suffira pour le mélange. Un pot de verre reçoit les Simples. Ces herbes aux vertus médicinales seront le lien qui me rattache à la garrigue, à chaque potée hivernale. Les herbes de bonne fâme ont une âme. Elles donnent plus que ça n’y parait ; un goût, de la santé, des images, de la vie, de l’amour.

La vie, l’amour, c’est comme les herbes. Leur essence est dans la simplicité.