Un dimanche de beau, profitons-en! D’autant plus que les 24 degrés (oui oui, Celsius les degrés !) d’un après-midi d’automne (27 octobre) incitent fortement à la ballade.

Après une petite virée en voiture, je remonte le Gardon (celui qui passe sous le pont du Gard, dans le département du même nom. D’ailleurs, si certains départements français portent le nom des rivières et autres fleuves, il faudrait rebaptiser le N° 30… ).

Chemin escarpé traversant un sous-bois, puis retour à la lumière sur les rochers d’où rejaillissent dans quelque faille les touffes de genêts d’Espagne au bois tendre et vert. Le chemin remonte s’écartant un moment de la rivière qui nous laisse entendre son murmure estompé. Evidemment les couleurs dorées des frênes et des charmes ne laissent pas indifférents. Les buis, arbousiers et chênes kermes s’attachent à leur sempiternel vert. Mais l’automne c’est aussi des odeurs ; celles des sols humides, des sous-bois, d’un début de compostage…et de fleurs. Si le jaune de l’onagre attire l’œil, d’autres corolles plus timides, nous attisent les naseaux. Un arôme de miel flotte. Je pensais trouver un lierre ou pourquoi pas, un éléagnus (Elaeagnus) dont les graines seraient arrivées en ces lieux par une rivière vagabonde ou un oiseau gourmand semant les restes de son repas sur le sol limoneux. En cherchant du regard je ne vis ni l’un ni l‘autre, mais une liane bien connue, bourrée d’épines, aux feuilles sagittées et aux fruits rouge groseille : la salsepareille.

fleur de salsepareillefruits de salsepareille

J’en profite pour préciser que la salsepareille donne des fruits toxiques, et qu’il est prudent de ne jamais manger des fruits sauvages sans en connaître l’innocuité.

Et bien cette liane désagréable quand elle pousse là où on ne la souhaite pas, toxique de surcroît, a une odeur magique. Ses petites fleurs attirent les abeilles et autres insectes butineurs avant l’arrivée des froidures.

Encore un cas de conscience… quand je taille la haie de mon jardin envahie de salsepareille, j’ai plusieurs choix. Soit je m’arrache la peau en jurant à chaque piqûre, soit je remercie la salsepareille d’apporter un moment de rêve quand l’odeur d’octobre veut rivaliser avec la couleur.

Peyo avait senti  juste ; ses petits personnages,  les Schtroumpfs font de la confiture de salsepareille (avec les feuilles !) Surement a-t-il été séduit par cette plante pleine de contradictions.

feuille de salsepareillesalsepareille