La rentrée sera plus chère !

Déjà en août le message était lancé, relayé par les médias. Il est vrai qu’on a souvent vu le prix du panier de la ménagère baisser d’un mois à l’autre ! Et qu’il faut bien prévenir, dès fois qu’on ne s’aperçoive de rien, et que la gestion du budget de notre ménage nous échappe totalement…

Nous voilà prévenus.

En regardant mon jardin, je lui ai susurré dans le creux de la feuille du chou, « toi, il va falloir que tu me fasses faire des économies… ». Croyez-le, il a tremblé ! Ce sacré lopin de terre a cru que j’allais le mettre à la diète. Moins de compost, moins de soins, moins de fleurs qui ne rapportent que de la couleur… Les restrictions budgétaires allaient le mettre partiellement en jachère, mot gentil pour dire en repos, en inactivité, en vacances.

Les fraises et les poireaux fraîchement repiqués s’interrogeaient fortement. L’inquiétude des courgettes se lisait sur les feuilles devenues pâles. Les vers de terre prenaient la menace au sérieux tandis que les fourmis s’activaient deux fois plus. Le composteur se voyait déjà au chômage technique et le récupérateur d’eau avait le regard de l’inutile. Peut-être serait il transformé en rangement d’outils ou en cabane à chien. Quel triste sort !

Voilà comment une information inutile et négative peut avoir une influence néfaste sur le moral des troupes.

J’ai donc du rassurer tout mon environnement, biotope et biocénose réunies, même les oiseaux de la campagne voisine qui regrettaient déjà de ne pas être migrateurs.

J’ai exposé mon plan d’action.

  • « Compost sur toute la surface et paillage permanent ! » Les vers, les fourmis et la salade applaudirent.
  • « Plantation sur billot ou en carré avec fosse d’arrosage au milieu ! » Le compost reprenait des couleurs et le syndicat des racines ouvrières fut rassuré.
  • « Cet hiver un plan du jardin mentionnant les rotations de cultures et les associations de plantes compagnes serait établi avec une place importante réservée aux cultures florales ! » Les œillets d’Inde reprirent la maturité de leurs graines.
  • « Finis les semis en grand nombre ! chaque variété aura ses graines minutieusement comptabilisées dans la terrine pour éviter les surproductions. » Les haricots souvent serrés trop près les uns des autres, soupirèrent de bon air.
  • « Et finies les cultures qui ne se plaisent pas chez moi. Les trocs plants du club des jardiniers de France serviront aux échanges des légumes en surnombre afin que tous puissent profiter d’une totale biodiversité dans l’assiette ! »

Ce fut l’explosion de joie. Le jardin plaisir avait une nouvelle mission, celle de redonner un peu d’épinards pour agrémenter le beurre. Un jardin, c’est un don. Profitons-en.