La gestion des adventices et autres plantes envahissantes
Voici la semaine des alternatives aux pesticides qui dure 10 jours… Il faut bien ça, en attendant qu’elle en dure 366. Toujours est-il que c’est bien de faire quelques rappels.
Le pesticide actuellement le plus utilisé par le jardinier amateur est le désherbant. Je cacherais le nom du produit que vous avez en tête et qui fait polémique. Mais pourquoi détruisons nous les herbes qui n’ont rien demandé à personne. C’est justement parce qu’elle n’ont rien demandé et qu’elles s’invitent au jardin, comme ça. Un petit oiseau qui dépose sa fiente, un coup de vent espiègle, un jardinier qui secoue ses bottes, et hop ! Voilà notre petite graine qui trouve un terrain d’entente avec la vie. Une terre toute appropriée pour se développer et prendre son ampleur de belle herbe. Sauf qu’elle ne pousse pas où le jardinier souhaite et devient de ce fait, une mauvaise herbe. Par sympathie, déontologie, éco-responsabilité, on les nome les adventices. Ça ne change rien, on n’en veut pas ici !
Pourquoi désherbe-t-on ?
Es-ce bien raisonnable de vouloir détruire ces herbes indésirables là où elles sont ?
Il est vrai qu’elles rentrent en compétition pour l’espace, la lumière, l’eau et les éléments nutritifs avec les cultures, qu’elles étouffent les copines d’à coté, qu’elles sont peut-être allergisantes ou piquantes, qu’elle peuvent abriter des parasites, insectes ou champignons, qu’elles peuvent abîmer le bâti, comme les escalier, terrasse et muret… Et puis elles sont moches ! (mais la beauté est très subjective)
En fait, ce sont surtout les parties aériennes qui nous embêtent. Et si elles sont coupées, les racines ne vont pas se développer très longtemps. Mais la mort des racines apporte de la matière organique à la population du sol, laisse des galeries pour le drainage et l’aération, et parfois, dans le cas de légumineuses, c’est une grande quantité d’azote qui est disponible pour les cultures avoisinantes ou suivantes.
Les techniques alternatives au désherbage
La gestion des adventices ne passe pas par la suppression totale et définitive des plantes indésirables là où elles sont. Il vaut mieux apprendre à les gérer que de vouloir à tout prix les exterminer.
Supprimer les parties aériennes va réduire considérablement la force de la plante. Si elle ne photosynthétise plus , la pousse est stoppée. Dans le cas de plantes vivaces les réserves contenues dans les racines vont permettre aux plantes de redémarrer. Néanmoins, elles se fatigueront jusqu’à disparaître.
Désherbage manuel
Pour couper les parties visibles, tout est bon : arrachage, binage, taille, tonte…c’est le type de plante et sa position dans le jardin qui déterminent l’outil.
Cependant, il est des endroits où l’arrachage n’est guère possible et inefficace : chiendent dans l’allée gravillonnée, rumex entre des dalles de terrasse… il existe de nouveau outils à main, ressemblant à des binettes mais plus étroits, ou légèrement tordus, ou encore pointus. Toute une panoplie pour désherber dans les joints, les coins, les endroits inaccessibles habituellement.
Il y a aussi une vieille recette de mamie jardinière, l’ébouillantage, c’est-à-dire verser de l’eau bouillante sur les herbes à détruire. C’est le désherbage thermique. Attention ce procédé n’est pas sélectif ! Toute herbe ébouillantée est condamnée. Ne faites pas cuire les tomates encore sur leur pied…
L’eau bouillante, par économie d’énergie, vient de la cuisson des légumes ou des pâtes, du riz… plutôt que de la verser dans l’égout, arroser immédiatement les plantes à détruire. Ne vous brûlez pas les doigts, prenez vos précautions.
Les pulvérisations
Évidemment pas de désherbage chimique, le jardin n’en n’a pas besoin.
L’acide acétique, l’acide citrique, de l’extrait de sauge ou d’eucalyptus, le gluten de maïs…de plus en plus nombreuses sont les substances qui sont utilisées à des fins herbicides. La pulvérisation de vinaigre blanc semble aussi donner des résultats satisfaisants. Mais nombreuses sont les recettes plus ou moins fantaisistes ; vinaigre avec de l’eau, ou pur, avec du sel, avec du liquide vaisselle, avec les quatre…
Par expérience j’utilise le vinaigre mélangé avec de l’eau ; ¾ de vinaigre blanc pour ¼ d’eau. Et je pulvérise en plein soleil, que sur les herbes ! C’est une recette de grand-mère (de grand-père en l’occurrence) qui n’est pas homologuée. En revanche il existe dans le commence, utilisables par les jardiniers amateurs, des désherbants bio à base d’essence de géranium. Efficace sur jeunes plantules et sur annuelles. J’ai pulvérisé du liseron, il a perdu ses feuilles, mais deux mois plus tard il colonisait à nouveau le massif ! C’est toujours deux mois de gagnés…
La gestion des adventices passe par la prévention
La prévention passe par plusieurs actions qui peuvent être menées de concert.
Le balayage des dalles : les particules de terre, petites graines et jeunes plantules ne résistent pas aux poils durs du balais de cantonnier.
Le paillage des massifs freine la germination des graines.
Les plantes couvre-sol protègent la venue d’autres végétaux spontanés. Paillage et couvre-sol jouent sur le même tableau, l’occupation du sol. La nature ayant horreur du vide, autant couvrir la terre en permanence.
Dans le cas des allées, il faut parfois repenser la conception. Une allée de terre battue ou gravillonnée mais de faible épaisseur minérale accueille volontiers les herbes folles. Autant la refaire en décaissant sur 15 cm, en mettant en place dans le fond une bâche perméable ou un feutre et en remplissant soit de gravier, d’écorces de pin ou de noyaux d’abricots concassés. Vous n’aurez plus d’herbe durant des années !
Autre opération prophylactique avant toute plantation, le jardinier prévoyant aura à cœur de supprimer toutes racines de plantes vivaces.
Dans le potager, il est préférable de semer et repiquer en ligne afin de pouvoir facilement passer un outil, style raclette ou binette, entre les rangs.
Le travail du sol pour une bonne prévention
Pour le travail du sol, utilisez une bio-griffe (ou grelinette) ou une fourche bêche, ou une griffe. Le but étant de décompacter le sol sans le retourner. Pourquoi ? Parce que les graines qui sont en profondeur vont se trouver en surface, lieu idéal pour une germination totale ! Il y a un autre outil à éviter, c’est le motoculteur avec fraises rotatives. Si le travail du sol paraît plus simple, et plus rapide, le résultat n’est pas au rendez-vous. Les racines des adventices coupées en petits morceaux repartent de plus belle. C’est la multiplication des adventices par la division de touffes ou le bouturage de racines !
Pour continuer la lecture : comment se passer de pesticides
Bonjour Daniel; je n’utilise le vinaigre que sur les allées goudronnées et près du portail. Sinon, le paillage , si il est permanent semble suffir. Evidemment, il y a toujours une petite herbe qui pousse mais ce n’est pas diffile de l’arracher ou de la laisser. Je m’entraine à laisser le plus possible de plantes sauvages dans le jardin. Mais ce n’est pas facile de se débarrasser de son éducation!
Vous avez bien raison Agnès. les habitudes ont la vie dure !