En quoi la formation de formateurs peut-elle influer sur la transmission d’un savoir ?
En d’autres termes, à quoi sert une formation de formateurs quand on est déjà un maître dans son domaine de compétence?
L’illusion, c’est de croire qu’il y a isomorphisme entre l’activité du professeur et le bénéfice qu’en tirent les élèves; c’est de s’imaginer que le discours du premier va sa transformer comme par magie en savoir chez l’ensemble des seconds
Patrice PELPEL, Se former pour enseigner, éditions DUNOD, Paris, 1993
Nous avons tous connu des enseignants très pointus dans leur domaine et dont la transmission du savoir était pitoyable. Cherchez bien, vous devez avoir des noms…
On peut être érudit et éloquent, ça ne suffit pas pour augmenter les connaissances et compétences d’un « apprenant » (oh que ce mot est laid!) Il est des techniques pédagogiques, andragogiques (l’andragogie est aux adultes ce que la pédagogie est aux enfants) et de communication que l’on doit s’approprier avant de se retrouver face à un public dont les motivations à suivre la formation est parfois discutable. Et même dans le cas contraire, si tous les apprenants ont envie d’apprendre, sont subjugués par votre discours, charmés par le timbre de votre voix, amusés par vos digressions humoristiques, n’allez pas imaginer une seule seconde que vous faites de la formation.
Comment savoir si mon discours est une formation ?
C’est-à-dire, à quel moment je sais que ce que je dis, rentre bien dans les petites têtes blondes ? (ou brunes ou grises…)
Là encore je vais employer un mot pas joli, enfin, qui est souvent perçu comme une épée de Damoclès prête à couper ce cerveau récalcitrant: l’évaluation ! On appelle aussi cette épreuve, ce passage obligé, le positionnement. Comment voulez-vous amener un apprenant à une augmentation de ses connaissances et compétences si tout au long du processus de l’apprentissage, on ne met pas en place des systèmes de mesure.
On pourrait parler pendant des heures – et certains s’y emploient très bien! – et débattre sur le type de mesure: notes sur 20, lettres, appréciations, acquis / non acquis / et (MDR!) en cours d’acquisition… Peu importe. L’apprentissage se fait par une succession d’essais / erreurs. C’est par l’erreur qu’on progresse, elle est normale, salutaire, indispensable. Et à tout age! Encore faut-il que le formateur se donne les moyens de les mettre en évidence et d’y remédier.
Les techniques pédagogiques et/ou andragogiques sont elles suffisantes pour faire de la formation ?
La formation est une relation humaine. Il y a échange. Pour que cet échange se passe bien, le formateur doit maîtriser un certain nombre de techniques de communication. Il doit savoir écouter, synthétiser, reformuler, ne pas blesser (la blessure est parfois inconsciente…), faire de l’empathie, rester neutre, humble, gérer des conflits… Pour ça, le formateur doit se préparer, techniquement, psychologiquement, physiquement.
Ce sont toutes ces attitudes, ces différentes phases que l’on aborde dans les sessions de formation de formateurs.
Pourquoi faire appel à MDL Formation et à Daniel LYS en particulier ?
J’ai commencé mon métier de formateur en 1991. Je suis rentré au CFA de l’Hérault par la porte du professionnel et je n’avais aucune connaissance pédagogique que les vagues souvenirs que m’avaient laissé mes professeurs. J’ai obtenu ensuite une licence de formateur d’adultes. Pendant un an, à la fac, avec mes expériences passées de formateur, j’ai compris que la technique professionnelle ne suffisait pas pour la transmission du savoir. Etre expert dans son domaine, oui, mais la pédagogie n’est pas innée. Et sans elle, les formations ressemblent beaucoup à de l’animation, sans plus.
Mon expérience, je la mets au service de tous les salariés qui, parce qu’ils sont des maîtres dans leur domaine, font de la formation, afin d’optimiser leurs actions et qu’à la fin de la journée il y a d’une part augmentation de connaissances chez les stagiaires et d’autre part satisfaction personnelle chez le formateur. Et l’entreprise en ressort aussi grandie.