Rentré d’un voyage vers d’autres contrées de la Nation, je destine les quelques jours précédants la reprise du labeur alimentaire,  à une remise en état du verger. Les fruits en surnombre – il y en a toujours, l’éclaircissage des fruitiers, vous savez, ce moment pénible obligeant à faire une sélection et jeter une partie de la récolte au printemps, a encore été trop laxiste – sont tombés au sol et les vers, fourmis, guêpes et frelons grignotent ce que la pourriture n’a pas encore transformé.

Une paire de gants, un râteau, une brouette et un tube d’Apis mellifica en 5 ch en poche au cas où un hyménoptère affolé viendrait planter son dard dans ma chair tendre (eh oui!) et les fruits sont ramassés et triés. Les encore potables iront dans la cuisine, sur la table d’autopsie. Une fois pelés (à cause de la tavelure), épépinés et débarrassés des galeries noircies, creusées par les larves de carpocapses – c’est ça quand on ne traite pas! – les quartiers de pommes se transformeront en jus puis sorbet. Une barquette de cette glace sera planquée dans le fond du congélo et fera impression lors d’un repas de fêtes de fin d’année, servie au milieu du dîner avec un petit verre de calva…

Tout compte fait, j’ai bien fait de laisser des fruit en surnombre…