Un baladin des champs jouait avec l’air du temps qui passe.
Un balanin des près se riait du noisetier.
Le baladin des chants souffla dans la flute.
Le balanin des raies pondit ses œufs.
Le baladin des bois s’en alla vers la ville
Le balanin des haies s’envola vers d’autres contrées.
Ces deux là n’étaient pas faits pour se rencontrer
Mais tous deux trouvèrent noisettes à leur goût.
Il a de grands yeux noirs et un nez à faire pâlir de jalousie les Cyrano, de Bergerac et d’ailleurs. De plus il a des ailes et sait s’en servir. Notre personnage est le balanin, un coléoptère d’un cm et demi de long, qui sévit dans les noisetiers.
Non seulement l’adulte grignote les feuilles, mais la femelle perce la noisette encore tendre pour y déposer un œuf. La ponte avoisinant les 30 œufs, voici deux belles poignées de noisettes fichues par balanin !
La larve se développe dans la noisette. Cette dernière finit par tomber au sol avant sa maturité (fin juillet – fin aout) La larve s’enterre entre 10 et 30 cm de profondeur, et rentre en diapause, c’est-à-dire en période de vie ralentie durant 10 à 36 mois !
Elle se nymphose ensuite en juin juillet pour donner une forme adulte, l’imago. L’insecte adulte sortira de terre au printemps suivant en mai – juin.
Le balanin s’empresse alors de s’accoupler.
Le balanin des noisetiers a des cousins, le balanin des chênes qui officie dans les glands et le balanin des châtaigniers.
Il n’y a pas de moyen de lutte chimique efficace pour le jardinier amateur. A la limite tant mieux !
Le piégeage des adultes, le ramassage après avoir secoué le noisetier, le paillage au sol pour ralentir les larves dans leur opération d’enfouissement- les oiseaux faisant le nettoyage par le vide-, le retournement de la terre en automne pour remonter à la surface les larves qui seront détruites par le froid ou les oiseaux, sont des moyens utilisés en jardinage au naturel, dans le respect de l’environnement. L’acceptation de partager les noisettes avec les balanins en est un aussi.