« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. »
Si le jardinier est un poète, le poète lui, n’a pas du ramasser souvent les feuilles mortes, surtout avec une pelle ! En tout cas pas celui-ci. Sauf évidemment si la phrase est une métaphore, et qu’il faut comprendre qu’il y a beaucoup de feuilles à ramasser…
Ça m’évoque le souvenir de cette chanson d’André Claveau « cerisier rose et pommier blanc » qui m’a valu un 0 pointé lors d’une reconnaissance de végétaux durant mes études horticoles. Il fallait reconnaitre des fleurs de fruitiers, sans les feuilles ni le bois. Évidemment il y a eu de ma part, confusion entre les fleurs de Prunus et de Malus, à cause de la couleur. J’avais 15 ans et des chansons plein la tête… Merci Monsieur Claveau !
Et pourtant qu’est-ce qu’un jardin sans poésie ? Celui-ci peut-il même exister ?
La couverture de feutre blanc sur les petites gélives, les fruits rouges des églantiers couverts du givre matutinal, les tapis de feuilles étalés dans les massifs par une main prévoyante, et tant d’autres choses belles qui ouvrent l’imagination et amènent au rêve.
L’automne est là. Le jardin semble calme, presqu’endormi.
Je profite de ces moments pour me baigner dans cette douceur relaxante. Je passe la porte frontalière du monde réel vers l’illusion. Et je ris.
« Monsieur Claveau, je comprends que vous ayez pu voir un jour, un cerisier rose et un pommier blanc. Que les poètes poétisent ! Nous autres jardiniers, nous ferons la part des choses et œuvreront à faire de nos jardins des lieux d’inspiration poétique »
Comment ramasser les feuilles mortes
Pour ramasser les feuilles mortes et autres herbes sèches vous avez un super outil. Simple, efficace, léger. Après , pour rappel, il est interdit de les brûler ! Vous les apportez au compost, ou à la déchèterie, ou vous vous en servez comme paillage. Les solutions existent. Oubliez les allumettes !
Quel devenir pour les feuilles mortes
Quel devenir pour ces princesses jadis vertes qui dansaient au souffle du vent ?
Je passe très vite sur le fait que d’aucun trouve que les feuilles parterre, « ça fait sale », la beauté n’est que subjective.
Certains profitent de cette manne pour la mettre en tas et fabriquer ainsi un compost de qualité. D’autres collectent les feuilles pour les étaler ensuite dans les massifs ou au pied des plantes gélives. D’autres encore, enfument le voisinage en voulant réduire le volume par le feu. J’en connais même qui laissent les feuilles en place, voulant faire comme la Nature et avec un soupçon d’ésotérisme, pense que le hasard n’existe pas et que si la feuille est tombée ici, c’est qu’elle a quelque chose à y faire…
Le jardinier averti choisira la destinée des feuilles suivant ses besoins, en oubliant la réduction par les flammes. Pour rappel, il est interdit de les brûler ! Oubliez les allumettes !
Les feuilles continuent leur fonction en redonnant de la vie au êtres vivant dans le sol. Leur décomposition lente fournira les éléments nutritifs pour les autres plantes. Et avant cela, elles seront un manteau pour une protection hivernale.
En tas, en place, repositionnées dans les massifs, mises en réserve pour un mélange futur avec le gazon tondu au printemps prochain, les feuilles que l’on foule de nos pas ou que l’on caresse du râteau ont encore beaucoup à faire. Nous attendrons leur retour avec impatience et reconnaissance.