Par un bel après-midi d’automne, je me promenais dans la forêt.
Voici le début de ma première dictée de CM 1. Il y a des moments de la vie qui marquent ! imaginez le nombre de fautes  possibles dans cette phrase, et les lignes de punition… Beaucoup d’encre pour quelques accents, traits d’union  ou  s muets mais présents!

Ma première dictée, le début d’une très longue série d’angoisses hebdomadaires.
C’est pour ça qu’il ne faut pas rater les premières fois. Les échecs  sont sources de craintes qui peuvent perdurer.
Donc pour ma première taille de pommier, je devais avoir 13 ans, j’avais lu tout le chapitre concerné dans le  guide Clause, et  je me suis retrouvé dehors, avec  mon livre, mon sécateur, et … une grande angoisse ! Ne pas rater la première taille.

Comme le pommier est silencieux et non rancunier, la taille fut réussie. Enfin je le supposais.
Bien des coups de sécateurs plus tard, et quelques années d’études spécialisées,  la taille du pommier reste un doux mystère. Savoir quelle branche couper, à quelle longueur, et supposer le devenir des bourgeons restants sera pour moi , toujours un moment d’intense réflexion. Mais l’expérience m’a appris une chose que je ne cesse de répéter (excusez moi si je radote…), le jardinage ne peut et ne sera jamais livresque. Évidemment, une multitude de bons ouvrages peuvent vous indiquer les grandes lignes, parfois s’attarder sur quelques cas d’exception, donner des trucs et astuces, mais rien ne remplacera le maître devant l’élève. Un papi jardinier fort de ses expériences saura trouver les mots et les gestes devant le petit fils curieux

La pratique, c’est mettre en marche l’observation, la réflexion et un peu de technique. Les deux premiers ne s’apprennent pas dans les livres. J’ai bien du faire rire le voisin avec mon guide Clause sous la ramure du pommier.
C’est pourquoi  les rencontres jardinières, les ateliers de jardinage, sur le terrain sont les meilleures façon d’apprivoiser les différentes techniques à mettre en œuvre, car dehors, face à la plante, vous observez, vous ressentez, et vous savez. Et même avec un peu de patience, vous entendrez le pommier vous dire merci.