La mûre mûre sur un mur,

                      Dans le gosier d’une copine

                      Finit, cueillie sans un murmure,

                      Oublié, le pic de l’épine !

Quelle est la différence entre une mûre et une ronce ?

Certains diront que la ronce est une liane et la mûre un fruit. D’autres rétorqueront que par extension le nom du fruit donne le nom de la plante ; les groseilles remplacent les groseilliers, les fraises les fraisiers, etc.… D’autres encore parleront de Rubus fruticosus, la ronce sauvage dont les fruits comestibles sont composés et formés de l’agrégation des carpelles modifiés et transformés en petites drupes  qui restent adhérentes au réceptacle floral.

Ceux-là n’ont jamais été dans les ronciers, chercher les mûres pour la tarte du soir.

Heureux les mois d’aout où l’orage fait descendre quelques dizaines de millimètres d’eau dans la journée. Les mûres gonfleront. « Et les épines seront moins piquantes » criait la vieille aux enfants récalcitrants à la récolte des fruits.

Et pourtant, quel plaisir d’avoir la langue noire et les lèvres sucrées. Et de montrer fièrement les valeureuses griffures aux bras aux copines compatissantes.

Le panier plein, se vidant quelque peu sur la route du retour, les enfants dissertent sur le goût amer de certaines de ces baies ; est-ce un ver qui a trouvé un gîte ou juste une punaise voyageuse ayant laissé derrière elle quelque substance nauséabonde ?

Plutôt que de se plaindre que les ronces ont des épines, réjouissons-nous que les ronces aient des mûres !